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drieu la rochelle

  • Rêveuse bourgeoisie

    Drieu La Rochelle est intéressant dans la mesure où il ne veut pas être un bourgeois. L'Amérique lui sembla le comble de l'arrivisme bourgeois - et l'Allemagne nazie une sorte d'anti-Amérique. L'antisémitisme de Drieu La Rochelle est assez incohérent (les antisémites sont rarement aussi cohérents que Nietzsche, qui s'efforça d'être un pur païen et suppôt de Satan).

    En voyant l'armée allemande dans Paris, Drieu La Rochelle est déçu : - Encore des bourgeois..., juge-t-il. Et d'en pincer alors pour les soviets, qu'il espère plus radicalement antibourgeois.

    Le fait est que le nazisme est beaucoup plus bourgeois et moderne qu'il n'est réactionnaire (= français). La manière de se débarrasser de Juifs est industrielle et cartésienne. C'est l'argument le plus convaincant des thésards qui nient l'existence des chambres à gaz : l'inefficacité du procédé. 

    "Le travail rend libre" est certainement la devise qui rend le mieux compte de l'esprit bourgeois femelle boche, tandis que la mythologie de Moïse dit que le travail est une infamie, le résumé de la condition humaine.

    Le plus méprisable chez Drieu La Rochelle est son amitié avec Malraux : gaulliste, stalinien, cinéphile, voleur, simulateur, simiesque, creux comme le langage, homme à femmes, bref un parfait charlatan, ignare en toutes choses sauf le bagout. Il paraît que le père de Drieu était un escroc - ceci explique peut-être cela.

  • Rêveuse bourgeoisie

    Le rêve de Pierre Drieu La Rochelle (qui intitula un de ses romans "Rêveuse bourgeoisie") fut de n'être pas un bourgeois. En quoi il échoua à moitié, car le suicide n'est pas une réussite complète.

    Le mot "bourgeois" retentit en effet comme le mot "rouille" aux oreilles de l'amateur de beaux outils en fer ou d'un métal plus précieux encore.

    La bourgeoisie qui ne manque pas d'ennemis les a tous vaincus, en apparence, et la bannière du veau d'or continue de flotter triomphalement sur le monde.

    Cependant quiconque recherche sans faiblir la vérité représentera indéfiniment une menace pour le dragon. Fort de la promesse de dieu, les saints finiront par abattre les murs de la bourgeoisie et de la modernité, derniers remparts contre la vérité.

    Armageddon et jugement dernier ne font qu'un.

  • De Drieu à Venner

    Drieu la Rochelle adhéra au fachisme par dégoût du mercantilisme anglo-saxon. C'était sous-estimer l'Angleterre, tête pensante de l'Occident hyperboréen, décrite par Shakespeare comme la pointe avancée du mal.

    Shakespeare n'a pas d'ailleurs prophétisé le fachisme, comme on l'entend dire parfois, mais le complot judéo-chrétien, c'est-à-dire la puissance destructrice d'institutions légitimées par un dieu qui ôte toute légitimité aux institutions humaines - par un Messie qui désacralise la mort, principe sans lequel le culte identitaire égyptien défaille. Le prophète Job l'avait remarqué avant le christ Shakespeare : le dieu des juifs et des chrétiens n'a rien d'un dieu providentiel.

    Les néo-païens qui, comme Nitche, reprochent aux chrétiens d'avoir inventé le masochisme ou la démocratie, c'est-à-dire le sentimentalisme politique le plus dangereux, feraient bien d'apprendre à lire : ils constateraient que le nouveau testament ne comporte aucune justification de la mortification ou de la démocratie. C'est une pure invention de la bourgeoisie libérale. De même, pourquoi accuser les juifs d'être des banquiers, quand Moïse voue aux gémonies les adorateurs du veau d'or ?

    La démocratie n'est que le paradis des masses ouvrières, inventée par la bourgeoisie pour mieux les soumettre.

    Observant les Allemands parvenus jusqu'à Paris, Drieu se rendit à l'évidence qu'ils n'étaient pas moins bourgeois que les autres, avec leur religion de ménagère néo-païenne "Kinder-Kirsche-Küche". L'histoire du néo-paganisme français aurait dû s'arrêter là, avec Drieu, Maurras, Brasillach ou Chardonne, cocus exaltés. Dominique Venner n'a fait que prouver l'éternel retour de la connerie. La nostalgie (monarchisme) ou la politique-fiction (démocratie) sont les meilleurs moyens d'être soumis au monde. L'apocalypse seule permet d'y échapper : du point de vue angélique, le monde n'est qu'une fiction. Ou, comme dit Shakespeare, "l'homme est de la matière dont sont faits les rêves." 

  • Pommes normandes

    Je ne sais pas pourquoi je repense à Drieu La Rochelle, nitchéen normand en proie au doute (le contraire de M. Onfray) ?

    Peut-être parce que je connais deux ou trois types comme Drieu, au bord du "suicide spirituel", c'est-à-dire à qui un monde où on balance des bombes sur des civils "au nom des droits de l'homme et de la paix", donne envie de se tuer, de s'anéantir, pour ne pas connaître ça. C'est la raison pour laquelle Drieu donne dans le panneau nazi aussi facilement : il a besoin de croire dans un ordre qui ne soit pas purement mercantile. Même assimilation que Céline de la City, New York, les juifs, à la zizanie ; Drieu n'oublie pas ses compatriotes, ses amis, lui-même ; un vrai bonze masochiste, le genre qui plaît aux femmes.

    Exactement comme les jeunes filles maquillent la plupart du temps le coït en romance, Drieu a besoin d'une image pure de la politique. Les jeunes filles rêvent d'autant plus aujourd'hui que le coït est "safe", et que la pub lui donne un goût de bonbon et de savonnette.

    On ne dira jamais assez de mal des apôtres du romantisme, la petite crapule Chateaubriand, le bouffi Stendhal, camelote de bourgeoises en mal de frissons.

    Dans l'ordre humain, comme l'animal, c'est le parasite qui le plus résistant. D'où la métamorphose de Kafka en blatte, ou en cafard, je ne sais plus : c'est pour mieux résister, ou parce que la société fait de toi cafard ou blatte, quand elle ne te tue pas. La médiocrité sociale est le produit de l'évolution.

    Le bouddhisme de Drieu est déconnant. Molière ou Shakespeare n'ont eu aucun effet sur Drieu. C'est un bouddhisme de boy-scout, celui de Nicolas Hulot. Pas capable de voir que la chiennerie humaine n'est qu'un reflet de la nature. Idéale la politique, la nature doit l'être aussi. Le bouddhisme renseigne sur le fait que la cause première du puritanisme est politique ; l'hédonisme et le rêve, la "morale pure" de Nitche, la religion de la caste supérieure. La "décroissance" est un voeu pie fachiste ou bouddhiste, démocrate-chrétien quand le démocrate-chrétien est sincère, c'est-à-dire une fois sur mille. Désérotiser la politique ? Quelle blague. 

    La chiennerie humaine, il faut le dire, découle d'abord du droit, la matière infâme, le truc qui rend les hommes femelles. A laisser au singe. Regardez les dessins de Daumier, et vous comprendrez pourquoi "l'homme de loi" est porté à croire dans le darwinisme : il place le magistrat au sommet. Ecoutez le conte de Brassens, et vous comprendrez pourquoi le juge finit à son tour par être la victime du gorille. Le droit favorise l'instinct et la rapacité humaines. Il n'y a pas d'humanisme en Occident, sans effort pour désacraliser le droit. L'architecture, une obsession de la Renaissance ? Un réalisme ? Aucun art n'est aussi près, comme le droit, de la rêverie ; il n'y a aucune artiste réaliste sérieux qui ne cherche à s'abstraire du contexte anthropologique. L'esthétique républicaine moderne, autant dire nazie car ce sont les moralistes allemands qui ont tiré la bobine le plus loin, a un motif exclusivement stylistique, c'est-à-dire décoratif. La canette de soupe, le quart d'heure de gloire, Warhol a bien résumé le propos. La morale existentialiste qui en découle, imperméable à l'histoire comme la doxa politique, revient à la décoration d'intérieur. Schopenhauer voit en ses caniches chéris des égaux, parce qu'il pense comme eux. La plupart des "leçons d'Occident" nous sont données par des loukoums turcs. Quand elles viennent des Etats-Unis, où il n'y a que de l'art égyptien, toutes proportions ramenées à la canette de soupe, c'est à mourir - ou pleurer - de rire. Il n'y a pas de "choc des cultures", il n'y a que des querelles de voisinage entre Turcs.

    Le païen des villes est donc le plus con. Au stade du village mondial, c'est une menace vivante pour lui-même et pour autrui.

    - Deux surprises chez Drieu, et une erreur. La première surprise, c'est la rapidité avec laquelle d'apparemment bonnasses pères de famille, dévoués à leur régulière, les plus patenôtres du monde, le genre qui dégoûte Drieu, peut se muer en brute avide de sang dès que le coup d'envoi de la guerre est donné, obéissant au droit comme le robot à une impulsion électrique. Ne pas se fier, donc, à l'apparente mollesse du pachyderme yankee. Le porc cinéphile se mue rapidement en sanglier.

    La deuxième surprise, c'est que le soldat nazi est de cette espèce sentimentale. Déception de Drieu, qui rêvait de Vikings purs et durs. Où a-t-il pris que les soldats sont autre chose que des moutons ? Drieu aurait rêvé d'être Watteau (encore un rêve inutile) : ça demande certainement beaucoup plus de courage d'être Watteau que d'être trouffion. C'est l'atmosphère puérile et familiale qui attire et maintient dans l'armée. Sûr que Watteau a dû connaître des moments de solitude bien plus difficiles. Le soldat, c'est le type qui n'a même pas le courage de se suicider tout seul.

    Et l'erreur, c'est de ne pas cracher dans la soupe bourgeoise. "Je suis un bourgeois, je dois tout à la bourgeoisie, et donc cracher sur ce merdier comme Molière, ça serait pas "réglo"". Voilà en gros ce que se dit Drieu.

    Quelles sornettes ! Encore le même truc que le dévotion idiote dans une nature immonde. Là ça doit passer par sa mère, car ce sont toujours les mères qui procurent aux gosses cette idée idiote d'une nature bienveillante. Baudelaire se méfie de la nature, exactement comme il se méfie de sa mère, au millimètre près. On pourrait tracer le tableau Excel des poètes néo-païens romantiques, dégoulinant de sentiments incestueux, répartis en fonction du rapport qu'ils entretiennent avec leur mère. Le culte du tyran Oedipe - Napoléon, Staline, Hitler, Pétain, de Gaulle, en fonction du tempérament, vient de là : c'est papa.

    Ce sont les mères qui réduisent les hommes à la mentalité du soldat. "Marche ou crève", c'est la doctrine des mères ou de la nature, et il n'y aucune dette ou honneur à avoir vis-à-vis de ça. C'est au niveau de la termite, moralement, et même inférieur, car elle se débrouille mieux : "Y'a de la joie" dans les termitières, beaucoup plus que dans le village mondial, où la réjouissance n'est vraiment visible que dans le crime collectif.

     

     

     

  • Vive l'astrologie !

    Le culte de la politique est typiquement oriental. C'est donc justement que Drieu La Rochelle traite Maurras de "métèque". Si on lit le "Journal" de Drieu, on verra qu'il a été séduit lui-même par l'orientalisme nazi avant de pencher en définitive pour une sorte de spiritualité façon derviche tourneur. Pas à une incohérence près, par conséquent. Mais ce qui rachète Drieu, c'est qu'il se place au centre des turpitudes qu'il dénonce et s'auto-flagelle allègrement. Comme Céline ou le Britannique Waugh. Et même Voltaire auparavant, dans ce qui a le mieux résisté au temps de son oeuvre : "Candide".

    C'est même ce qui évite à ces écrivains de sombrer dans la littérature bourgeoise comme il s'en produit désormais chaque année par dizaines de tonnes, toute cette merde surgie d'entre les pavés du Quartier latin comme d'un puits de pétrole sans fond : les Beigbeder, Moix, d'Ormesson et Cie, qu'il faudra bientôt songer à rendre obligatoire dans le cursus scolaire si on ne veut pas que même les jeunes dindes fraîchement émoulues de Janson de Sailly la repoussent avec dégoût comme un potage trop peu salé. Et dire qu'on songe seulement à rééditer maintenant, à côté de ça, les oeuvres complètes de Drieu (sur papier Bible de la Pléiade pour les culs bourgeois sensibles) !?

    Par exemple Waugh s'est entiché du mariage chrétien après avoir été fait cocu ; c'est même ce qui l'a poussé à changer de religion ; il n'en écrit pas moins le dialogue le plus démystifiant du répertoire romantique moderne (démystifiant cette putasserie qu'est l'amour courtois, bien entendu) (In: "Vile Bodies", à ne pas mettre entre les mains puériles de Yankees élevés dans le cinéma sans s'assurer qu'ils n'y comprendront que dalle.)

    Le romantisme, que le doux crétin Paul Valéry se refuse à définir, se résume donc bien à un mouvement orientaliste. Quitte à faire ensuite quelques exceptions et nuances. Le libéralisme n'est bien sûr absolument pas incompatible avec le romantisme, bien au contraire, pas plus que le nazisme ne se passa d'une politique économique keynésienne efficace jusqu'à la guerre.

    Si la République avait voulu se préoccuper honnêtement d'éduquer et d'instruire les jeunes immigrés d'origine musulmane, elle n'aurait à mon avis eu aucun mal à en faire des citoyens français exemplaires à sa botte. Chaque fois que je vois Tariq Ramadan à la télé, je suis bien obligé de constater qu'il est beaucoup plus "Français d'abord" que moi. Il parle français et connaît l'histoire de France comme Sarkozy ou Guaino n'osent pas rêver que les petits Français de souche la connaissent. Alors quoi ? Les immigrés d'origine musulmane ne doivent pas seulement tirer la conclusion que la République française a été malhonnête avec eux, ils doivent aussi comprendre que la République est une idiote, puisqu'elle avait les moyens de faire d'eux de bons petits soldats, et qu'elle n'a préféré le bavardage médiatique. D'ailleurs pour ce qui est de la "culture française", autant laisser ce machin de côté tout de suite, vu que c'est une idée allemande, à peu près ce qu'il faut de vernis pour animer une conversation à la table de Mme Bovary.

    La question des racines ou de l'enracinement n'a jamais passionné que les déracinés, qui peuvent fouailler, creuser tant qu'ils peuvent, ne rencontreront jamais que la merde froide, un grand trou noir. Tous les généalogistes ont du mal à cacher que, dans le fond, ils s'ennuient énormément.


  • Onfray et Milou

    Déjà que je ne pouvais pas sacquer le social-traître Onfray ("Tout sauf la révolution"), cousin germain du social-traître Ratzinger ("Caritas in Veritate"), depuis que j'ai vu à la télé ce jouisseur mimétique prendre la charmante Houria Bouteldja de haut, de toute la hauteur de ses petites fiches de cuculture et d'auteur de best-sellers certifiés non-conformes par la Fnac, j'ai une furieuse envie de saisir le fâcheux par le froc pour le balancer dans sa mare de stupre virtuel.

    Pourquoi charmante Houria ? C'est peu de dire qu'elle détonne parmi toutes les petites saintes Thérèse du PAF, abonnées à "Madame Figaro" ou "Libé" et prêtes à sucer la première bite de banquier qui passe (le genre Beigbeder).
    Et puis ne s'exprime-t-elle pas mieux en Français que tous ces Don Quichotte du subjonctif qu'elle désintègre ainsi ?

    Je dois remercier Houria qui n'a pas manqué de souligner le paternalisme d'Onfray de m'avoir aidé à piger un truc, d'un seul coup, à savoir le caractère nitchéen de la mythologie d'Hergé ; que Onfray c'est Tintin avec de grosses lunettes (pour Milou, il faut chercher du côté de Houellebecq). Tout y est en effet : le côté boy-scout, l'éducation chrétienne puritaine finalement jetée aux orties et troquée contre un bouddhisme pas si exotique que ça (pas un hasard si le pape allemand continue de faire l'éloge au XXIe siècle des bonzhommes chrétiens du XIIe) ; sans oublier les petites fiches techniques dont on devine qu'elles ont permis à Hergé d'anticiper le voyage sur la lune. Le côté pédérastique de Tintin a déjà été souligné et la philosophie de Nitche est le produit de l'abus sexuel maternel.
    Hergé se garde de prononcer directement la mort de Dieu, mais il y a un contexte, un ersatz d'idéologie chrétienne dans Tintin comme dans le "gay savoir". Tintin se moque des flics tout en étant lui-même une sorte de super-flic à l'instar des super-héros yankis.
    On peut objecter la satire du capitalisme de la part d'Hergé à côté de celle des Soviets ("Tintin en Amérique"), mais le nazisme lui-même est dirigé et conçu comme une sorte de réforme morale du capitalisme yanki, et Hergé a été obligé de se plier à la censure de nombreux albums incriminant des banquiers judéo-yankis - bien que ce soit à l'Allemagne que les Etats-Unis empruntent la plupart de leurs principes et ressemblent le plus par leur nationalisme insane ; Drieu La Rochelle d'ailleurs, en voyant les nazis débarquer à Paris, fut d'un coup désabusé et reconnut en eux des bourgeois ordinaires (C'est une des raisons qui font que Drieu est "impardonnable", contrairement à Nitche, Hergé, Arendt ou Heidegger, le fait qu'il se désolidarise de la culture bourgeoise après avoir hésité longtemps à cracher dans la soupe, du fait d'un sens de l'honneur mal placé.)

  • Fin des cons ?

    L'idée grotesque de "fin de l'histoire" qu'on entend souvent aujourd'hui dans la bouche de tel ou tel philosophe de plateau télé ressemble à une sorte de nazisme au rabais, plus "petit-bourgeois" encore que l'hitlérisme qui fit rêver Céline ou Drieu La Rochelle un temps d'"ordre nouveau" plus honnête opposé au mercantilisme.

    La "fin de l'histoire" perpétue en effet le mépris de la polytechnique nazie pour toute forme d'art ou de dialectique, à commencer par la dialectique historique. De la folie destructrice grandiloquente de Napoléon ou Adolf Hitler, il semble qu'on est passé à une sorte de "Pourvu que ça dure !" bobo, renonciation de la bourgeoisie à chevaucher au-devant de la mort. Contrairement à Don Juan qui ne craint pas de croiser le fer, Sganarelle, lui, préfère croiser les doigts. La "fin de l'histoire" est juste la relève de Don Juan par la grenouille de bénitier Sganarelle.

  • L'Arche européen

    Grâce à la crise le caractère mystico-religieux de l'Europe apparaît plus clairement, derrière le mobile capitaliste. Si bien peu de travail a été accompli depuis la "Libération" dans le sens de l'unité des nations, en dehors de la législation monétaire et agricole, c'est que les cartels craignent une surveillance accrue de l'administration sur leurs activités ; les Etats-Unis d'Amérique sans les fonctionnaires du Trésor et l'administration fiscale yankis, voilà le rêve brisé par la crise. Ne reste plus que la coquille idéologique : le nationalisme européen. Or le véritable ciment du nationalisme, depuis le XVIIe siècle, c'est la guerre.

    Les politiciens, y compris d'extrême-gauche, sont comme "possédés" par l'idée européenne. La position d'Olivier Besancenot est absurde. De quelle sorte d'Europe veut-il, s'il ne veut pas d'une Europe capitaliste ? La politique colbertiste puis jacobine n'a pas de sens historique en dehors du mobile économique capitaliste. L'internationale prolétaire communiste était destinée à renverser les cartels industriels et bancaires, auxquels les syndicats semblent désormais sentimentalement aussi attachés que les parlements le sont cyniquement. L'idéal européen de Besancenot apparaît donc comme une sorte de néo-stalinisme additionné d'une dose de métissage culturel, sur le modèle yanki ; cet idéal est complètement étranger à Marx ou même Che Guevara. Le principal facteur de métissage, hier comme aujourd'hui, au demeurant, c'est l'esclavage. En soi le métissage n'a pas plus d'intérêt que l'épuration aryenne de la race.

     

    *


    Mais c'est plutôt Daniel Cohn-Bendit qui bat tous les records de crétinisme, ce qui n'est pas étonnant vu que l'énergumène doit presque toute sa légitimité à une série de sketches télévisés.

    La religion de Cohn-Bendit est le pacifisme, dit-il ; la réconciliation du peuple allemand et du peuple français seraient à mettre au crédit de l'Europe, selon lui ; ce connard de bobo a-t-il jamais ouvert un bouquin d'histoire de sa vie ? Les populations françaises et allemandes ne se sont jamais "haïes", c'est complètement grotesque. Les deux nations ont été dressées l'une contre l'autre par leurs élites, essentiellement pour des raisons économiques et financières. L'hostilité à la philosophie germanique est le fait de Marx et d'intellectuels communistes au XIXe et XXe siècles, ainsi que de quelques écrivains catholiques isolés comme Léon Bloy ou Ernest Psichari, Péguy (le cas de l'athée Maurras mis à part, étant donné qu'on peut difficilement faire plus boche que Maurras qui pousse le vice jusqu'à aimer la religion sans Dieu, trait de caractère typique d'une femelle germanique)... mais les peuples allemand et français n'ont rien à voir dans les déclarations de guerres barbares qui ont opposé l'Allemagne à la France au long des XIXe et XXe siècle. La plupart des poilus interrogés après la guerre de 1914-18 déclaraient ignorer tout des motifs ayant entraîné leurs chefs à les mobiliser.

    Drieu La Rochelle dans son "Journal" -que Cohn-Bendit est sans doute beaucoup trop sectaire pour apprécier-, ne cesse de souligner pour la déplorer, mais peu importe, l'absence de combativité des Français en 1940.

    Cohn-Bendit ne fait donc que reprendre les termes de la grossière propagande gaulliste, de ce parti nationaliste à demi-mafieux qui a certainement causé beaucoup plus de tort à la France que n'importe quel autre parti au cours du siècle dernier. De Gaulle n'a d'ailleurs jamais eu que l'estime d'une frange de la bourgeoisie et très peu celle du peuple, encore moins que Pétain, à qui le peuple des soldats savait au moins gré d'avoir épargné quelques vies au cours de la bataille de Verdun.

    Comme quoi on peut être un Juif apatride comme Marx et n'être pas pour autant une lumière. La race judéo-boche de Cohn-Bendit ne fait pas pour autant de lui un élu.

    (Un type comme Besancenot ne devrait pas laisser passer un tel mensonge, car l'inculpation des peuples est une des principales stratégies de la bourgeoisie pour dissimuler sa responsabilité dans les marées de sang versé.)

     

  • Pourvu qu'elle soit une putain

    Comme Paul Lafargue le souligne, "amour vénal" rime avec "Capital" ; seul Tartuffe peut d'ailleurs feindre de l'ignorer désormais. Non que la prostitution soit inconcevable sans le Capital, mais le Capital est inconcevable, lui, sans la prostitution et la convention matrimoniale.

    "L'amour, la passion sauvage et brutale, qui trouble le cerveau, pousse l'homme à l'oubli et au sacrifice de ses intérêts, la courtisane le remplace par la facile, la bourgeoise, la commode galanterie vénale, qui pétille comme l'eau de Seltz et n'enivre pas.

    La courtisane est le présent du Dieu-Capital, elle initie ses élus aux savants raffinements du luxe et de la luxure ; elle les console de leurs légitimes, ennuyeuses comme les longues pluies d'automne." (In : "La Religion du Capital")

    Quoi de plus logique, dans cette voie de garage à bites, que l'idéalisation de la pute par la télévision publique ? Un reportage diffusé récemment renseigne sur l'évolution de la prostitution :

    - une pute "à l'ancienne" fait l'éloge de son métier, du contact avec le client, de l'évasion de métiers abrutissants qu'il permet, de l'incompréhension des "légitimes" qui ont d'autres chats à fouetter... bref, le discours du petit épicier contre la grande distribution. On en deviendrait presque poujadiste tellement la putain à l'ancienne est attendrissante et rappelle les descriptions amoureuses de putes par Drieu La Rochelle ou Picasso ;

    - la pute nouvelle, elle, travaille plutôt dans le porno, qui permet un meilleur rendement et une hygiène sans taches, de ne pas mourir étouffée sous le client ; la pute nouvelle génération est plus jeune, semi-professionnelle, parfois une étudiante qui se prostitue pour payer ses études et s'orienter ensuite vers un autre job. Elle tient un discours plus "froid", plus "marketing", celui d'un chef de rayon, avec des mots anglais pour bien montrer que la prostitution n'est pas en retard sur la technologie. D'ici qu'elle ponde un "mémo" avec des diagrammes et des courbes pour expliquer les parts de marché et les grandes tendances du plaisir, il n'y a qu'un pas.

    "Il est difficile pour un homme de demander à sa femme de lui pisser dessus, si tel est son bon plaisir." explique la pute traditionnelle dans le langage d'une pute qui n'a pas bac+3 et doit avoir du mal à rivaliser dans le domaine du sado-masochisme "high tech" avec ses consoeurs plus jeunes. La tendance à vouloir souffrir encore un peu plus au sortir du boulot ou du conjuguo, et non plus à prendre du plaisir comme au bon vieux temps, est elle aussi caractéristique du capitalisme. Si l'on réouvrait les camps de concentration, il y aurait pas mal de volontaires aujourd'hui, à en croire les putes.

    *

    Ce qui est frappant, et confirmerait encore si c'était nécessaire les vues de Charles Fourier*, Karl Marx ou Paul Lafargue, c'est l'évolution concomittante de la prostitution et du mariage depuis la fin du XIXe siècle. Ces deux institutions éminement sociales et fondées sur l'argent, le pouvoir, ont été peu à peu, depuis le XIXe siècle, recouvertes d'une épaisse couche de guimauve et de sentimentalisme. La prostitution et le mariage bourgeois ou petit-bourgeois, qui ont de toute évidence été modifiés juridiquement par les bouleversements économiques importants au cours du siècle et demi écoulé avant tout, -évolution vers le salariat "grosso modo"-, le mariage et la prostitution sont maquillés par la propagande capitaliste comme une voiture volée ou une mariée le jour de son mariage : le mariage est déguisé en "projet sentimental" ou "existentiel" ; et la prostitution qui en découle en "service social".

    L'éloge de la prostitution n'est donc rien d'autre en définitive que l'éloge discret du mariage. Le capitalisme ne détruit pas l'idéologie du mariage en réalité, mais la renforce bel et bien toujours plus, exactement comme il renforce la prostitution, même si les deux institutions ont de plus en plus tendance à se confondre dans le même sentimentalisme, et pas seulement dans les "parties carrées" qui permettent de faire des économies.

    Il est juste difficile de savoir ce qui est le plus grotesque, du "mariage-divorce" laïc, sorte de polygamie successive à l'usage des bourgeois, qui voudraient donner par-dessus le marché des leçons de morale sexuelle à l'Afrique (!), ou de sa version chrétienne, sorte de "mariage de droit divin" inspiré de la "monarchie de droit divin", qui se présente comme la muséographie ou l'archéologie du mariage ? Choix cornélien.

    On n'hésite pas dans la version démocrate-chrétienne à se référer, pour les plus ignares, à... l'"amour courtois", comme pour prouver que question mensonge et ignorance, le chrétien rivalise sans peine avec le capitaliste lambda.

    Le médiéviste Georges Duby a émis l'hypothèse ("Dames du XIIe siècle") que "l'amour courtois" n'était qu'une forme d'hommage indirect d'un chevalier à un autre, un témoignage (poétique) de vassalité. En somme, en tant que "manipulation politique", l'amour courtois ne serait autre que l'ancêtre du PACS. C'est plutôt cocasse. Ou encore il serait comparable aux éloges incessants de la presse à l'endroit de Carla Bruni. Comme si Sarkozy pouvait avoir un doute sur la servilité du corps journalistique.

    Certitude en revanche, et qui confirme l'hypothèse de Duby, rappelée par l'historien Denis de Rougemont cette fois : l'"amour courtois", qu'il soit réel ou du domaine exclusif de la propagande politique, se présente comme un éloge de l'adultère. Donc "grotesque", le mot est faible pour désigner le fétichisme démocrate-crétin.

    *

    C'est aussi ici l'occasion de rappeler que Karl Marx démontre dans la "Sainte Famille" que l'idéologie allemande, cristallisée dans la philosophie du droit totalitaire de Hegel, est en grande partie inspirée d'une idéologie de la famille et du mariage chrétien. Cette inspiration, qu'on peut résumer à la "génitalité" en réalité, trahit le caractère statique et fixe de l'idéologie de Hegel. Le fameux "progrès laïc" n'est qu'un point mort. Hegel ne se distingue qu'apparemment de Maurras ou Montesquieu ; il ne s'en distingue pas fondamentalement.

    C'est d'ailleurs faute de pouvoir expliquer l'évolution politique autrement que par un mécanisme, que Hegel invente son fameux "sein-dasein", mécanique ET ésotérique. Cet ésotérisme a produit la morale existentialiste capitaliste, aussi sûrement que l'algèbre mène à la spirale et n'appartient plus au domaine de la science dès lors qu'elle n'est plus un simple outil mais commence à engendrer des théories (c'est le cas dès Kopernik).

    La morale existentialiste, divisée en autant de chapelles et de curés qu'il faut pour satisfaire la demande, allant du plus stupide, l'existentialiste nazi d'Heidegger et sa poule Hannah Arendt, au plus ambigu et au plus profond, l'existentialiste Louis-Ferdinand Céline, qui n'est pas un simple touriste et dont la profondeur passe par les bas-fonds, à qui il doit plus qu'aux gratte-ciel, et qui "rachètent" sa poésie ; Céline qui ne se paye pas que de mots.

    L'analyse poussée de Marx permet de comprendre que cet existentialisme n'est autre que la morale totalitaire par excellence. Il permet de comprendre son paradoxe fondateur et son caractère binaire et successif. Et pourquoi même l'épicurisme est une philosophie plus raffinée, puisque l'existentialisme s'efforce de ramener Hegel au niveau moral, au niveau du figuier, l'arbre de la connaissance du bien et du mal dont le sado-masochisme est l'ultime fruit, alors que ce niveau moral, Hegel, malgré toute sa bonne volonté, ne l'a jamais dépassé. Jamais Hegel n'a compris la forme. Il a juste anticipé le cinématographe.

    Epicure procède de la même façon avec Démocrite, mais il le fait sciemment. Marx a donc appliqué l'analyse aux analystes et il en est sorti de l'eau de boudin, baptisée pompeusement par l'université "Philosophie".

    Dans l'idéologie totalitaire de Hegel, je précise que c'est l'Etat qui joue le rôle de la femelle, et l'"homme de la Providence", pour reprendre la terminologie de Hegel, Napoléon, Bismarck, Napoléon III ou Hitler, joue le rôle du mâle fécondant. C'est à ce niveau qu'il faut d'ailleurs situer le mythe d'Oedipe, et non au niveau du drame bourgeois, étant donné qu'on voit bien que l'Etat totalitaire est non seulement une femelle, mais qu'il est aussi une matrice. Louis XIV a beau dire : "L'Etat, c'est moi", on voit bien qu'il n'en est rien et que cette mante religieuse a fini par le bouffer.

    *A propos de Charles Fourier, il faut se défier des inepties à son sujet de l'écrivaillon bourgeois Pascal Bruckner, qui fait pratiquement dire l'inverse de ce qu'il dit à Charles Fourier. Ce bourgeois "rive-gauche" qui n'a cessé de déverser pendant vingt ans ses idioties dans les médiats a d'ailleurs bâti sa réputation de romancier sur l'éloge de la prostitution.

     

     

  • Ara breton

    Je constate dans une librairie que le dernier bouquin du navigateur Kersauzon est mis en avant. M'étonne pas que ça cartonne : c'est exactement le genre de propos doux-amers qui sont faits pour plaire aux gonzesses qui lisent les nouveautés. Une qui lit Kersauzon trouvera son "alter ego" dans le gonze déplorable qui, lui, lit "L'Equipe".

    Quel Breton n'a pas été abusé par sa mer ? C'est ce qui les rapproche des Juifs. Le rapport des Bretons aux femmes est d'ailleurs assez semblable : ambigü, limite incestueux. Quand Lévi-Strauss dit cette énorme connerie que la fin de l'inceste marque le début de la société, il ne fait comme Freud que se déterminer "par rapport à la religion juive" ; ça explique aussi pourquoi le cléricalisme a persisté plus longtemps en Bretagne, terre archaïque, et notamment sur les côtes. Expliquer à un Breton à quel point le clergé est une organisation désuète, c'est "mission impossible". Rabelais se ferait virer à coups de sabots au derrière s'il se pointait en Bretagne, idem pour Molière. D'ailleurs il y aurait aussi pas mal de trucs à dire sur "la Bretagne et Satan". En revanche, la femelle Chateaubriand ou la femelle Proust, il y a un public pour ça en Bretagne.

    Dire de Kersauzon que c'est un "Juif antisémite" me paraît être une bonne définition, extensible à beaucoup de Bretons. Quand j'étais en Bretagne, j'ai remarqué que si les Bretons, par principe, sont plutôt hostiles aux Juifs, la religion juive au contraire leur plaît beaucoup, ainsi que les "télécommunications", autre point commun.

    Drieu La Rochelle, homme sensible et doux égaré parmi les brutes, a dit que les Allemands n'ont aucun sens de la politique. Juste remarque. On a vu à quel point les Boches se sont fait berner par les Anglais en 1940. Pour les Juifs et les Bretons, c'est exactement la même chose : la plupart du temps, ils iront là où c'est le plus dangereux pour eux, confiants dans leur bonne étoile (qui est une Méduse, en réalité).

    Le Pen est un bon exemple de verbe politique gâché par une vue d'ensemble défaillante. Et je suis sûr que, secrètement, il y a plein de Juifs qui admirent Le Pen, à commencer par les Juifs les plus authentiquement Juifs. Proust aurait adoré Le Pen. Si Serge Dassault avait pu se payer Le Pen, par exemple, au lieu de Chirac ou Sarkozy, tous ces minables scribouillards du "Figaro", quelle fête pour son "trust", quelle avance pour ses idées pythonesques !

    Sans oublier la grosse contribution des Bretons à la connerie capitaliste, bien sûr, de Bolloré à Pinault, en passant par PPDA, Edouard Leclerc, vulgaires exploitants dépourvus du sens de l'économie. La baderne de Gaulle a noté pour s'en plaindre qu'elle n'avait été ralliée instinctivement à Londres que par quatre Juifs et deux Bretons.

  • Merde à la Nostalgie !

    Ce que le « Journal de la Libération » de Galtier-Boissière révèle c’est l’effacement, dans un régime totalitaire, de l’histoire immédiate par le cinéma. Sans le cinoche, les gens liraient, et le récit véridique de Galtier-Boissière leur serait parvenu. Récit véridique : je n’y étais pas, mais je sens bien que c’est vrai. Tandis que le cinéma, c’est du flan, le genre de petits arrangements avec la vérité que les gonzesses aiment, pour la rendre plus sentimentale, la vérité cuite et la recuite dans l’eau de rose. A dégueuler.


    Après tout, on aurait le droit de la savoir, cette histoire-là à peine enterrée, puisqu’on en sort directement. Au lieu de ça, roulements de tambours laïcs, lettre de Guy Môquet par-ci, repentance par-là, tout le rituel factice et les mises en scène, le bal des faux-culs.
    L’Education nationale n’est pas la seule « meilleure alliée » du régime totalitaire, le cinéma l’est aussi.
    Ce qui me plaît aussi chez Galtier-Boissière, par rapport à Nimier, c’est qu’il n’essaie pas de faire du style. Il n’y a pas plus con que le style. C’est la gomina qu’on se met dans les cheveux dans l’espoir de plaire aux gonzesses. Si tous les écrivains aujourd’hui commettent l’erreur de vouloir avoir du style, c’est parce qu’ils vont beaucoup trop au cinéma. De là vient l’idée que de rien on peut tirer quelque chose.
    Donc je continue de recopier Galtier-Boissière :


    « 1er septembre 1944 – Quelques fifis ont pris des miliciens du Lycée Saint-Louis la mauvaise habitude de pointer leur mitraillette sur l’estomac des passants, et la plaisanterie est aussi peu goûtée que l’arrogance de certains blanc-becs qui barrent une rue sans raison, pour prouver au quartier qu’ils détiennent encore une parcelle d’autorité.
    J’assiste devant l’Odéon à une altercation entre un fifi de dix-huit ans, péremptoire, et un camelot quinquagénaire, décoré de la médaille militaire, qui le rabroue : ‘Ah ! dis, petite tête, ramène pas ta fraise ! T’as vu le carrefour Saint-Michel, c’est entendu, mais moi j’ai fait Verdun, figure-toi !’


    Chiffre officiel des tués de l’insurrection : Neuf cents, dont moitié badauds. Il est heureux que certaines victoires retentissantes se soldent par des pertes minimes : Valmy, la plus grande victoire des armées de la République (dont Goethe disait qu’elle ouvrit une ère nouvelle à l’humanité), ne coûta que quelques dizaines de morts, et le nombre des défenseurs de la légitimité tués lors des « Trois Glorieuses » se limita à cent trente-trois…


    3 septembre – La presse exige la mise à l’index des maisons d’édition collaboratrices : Sont visés particulièrement Bernard Grasset, Gallimard qui a livré la NRF à la propagande nazie ; le belge Denoël qui publia les étonnants 'Décombres', de Lucien Rebatet …
    Des Allemands disaient ingénument en partant : ‘Nous reviendrons dans trois mois. Nous ne pouvons vivre qu’à Paris.’
    Von Choltitz a la cote d’amour parmi les officiers qui ont traité avec lui la capitulation allemande. Le gouverneur de Paris n’a pas exécuté les ordres sauvages de Hitler, n’a pas fait sauter le Sénat, ni bombardé la ville :
    ‘Je n’ai pas voulu attacher mon nom, aurait-il déclaré, à la destruction de votre célèbre capitale.’


    6 septembre – Gallimard est un gros malin. Il ne sera pas arrêté comme Grasset car, lui, jouait habilement sur les deux tableaux. Pas fou, le vieux ! A la Nouvelle Revue Française, deux bureaux se faisaient face : Le bureau de Drieu, membre dirigeant du parti Doriot, collabo sincère, directeur de la revue NRF pro-nazie, et celui de Jean Paulhan, résistant de la première heure et fondateur, avec Jacques Decour, du journal clandestin antiboche 'Les Lettres françaises'.
    Le ‘percheron qui se pique à la morphine’ comme l’appelait Cocteau, est un as du double-jeu.


    Toute la famille du général von Choltitz aurait été passée par les armes, en Allemagne.


    La charmante gavroche Arletty a été arrêtée. On lui reproche d’avoir eu une faiblesse pour un beau fridolin.
    - Qu’est-ce que c’est que ce gouvernement, s’est-elle écriée, outrée, qui s’occupe de nos affaires de cul !
    Notre littérature a toujours applaudi à toutes les bonnes fortunes de nos militaires triomphants auprès des femmes de tous les pays d’Europe. Mais nous ne pouvons admettre qu’un vainqueur étranger remporte chez nous des succès du même ordre.


    Il paraît qu’à Drancy, du temps des juifs, les affaires ne chômaient pas. Un gendarme était appointé quinze mille francs par mois par quelques gros pontes pour porter chaque jour les ordres de Bourse.


    Georges Salvago, grand blessé de l’autre guerre, et qui s’était jeté dans la récente bagarre, me raconte qu’un vieil israélite du quartier Monceau, se réjouissait d’être à jamais débarrassé de l’équipe d’affreux miliciens qui occupaient un immeuble en face de son appartement.
    Or, quelle ne fut pas sa surprise, le lendemain de la Libération, de voir de sa fenêtre un grand banquet FFI dans le même local et de reconnaître parmi les convives tous ses miliciens de la veille.
    Il donna l’alarme et toute la bande fut promptement ‘groupée’.


    8 septembre 1944 – « La fin de la guerre est proche », déclare le général Dempsey, dans un ordre du jour.
    Jean Paulhan écrit dans le Figaro Littéraire à propos de son arrestation : ‘Drieu La Rochellle était, entre temps, courageusement intervenu en ma faveur. Je dis courageusement car il ignorait ce que j’avais pu faire.’ »

  • Fast-food

    Plus banal que le mal encore, il y a le prof de philo emmerdant. Et dans le genre, Heidegger et sa suivante Jeanne Arendt sont quasi-imbattables, sauf peut-être Derrida. C'est comme à la cantine, on sert ce qu'il y a de plus insipide pour satisfaire un maximum de clients. Et vous prendrez bien une ration de 'dasein' supplémentaire, M'sieurs-dames ? Une louche de 'banalité du mal' en plus ?

    Sans compter que la 'banalité du mal' -tu parles d'un scoop !- d'Arendt, tous ces baveux diplômés de Sciences-po n'hésitent pas à l'accommoder avec la démonologie nazie. Le mal est banal, en somme, sauf quand il est extraordinaire. Probable que Jeanne Arendt voulait seulement disculper son patron Heidegger du crime d'intelligence avec le diable avec ce truc de la 'banalité du mal'. Sans le savoir, elle a disculpé tous les démocrates-chrétiens et tous les laïcs.

    Une seule chose disculpe en réalité Heidegger ou Jünger, ce genre de crétin ultime, par rapport à Céline ou même Le Pen : ce sont des bourgeois. S'ils ont gaffé, c'est par hasard, jamais ils n'ont eu l'intention de dire quelque chose qui déborde cette fameuse banalité, quelque chose qui compromette leur fameuse carrière universitaire.

    Certes il faut être mal intentionné pour confondre Jeanne Arendt et Simone Weil comme font la presse spécialisée et la dinde en cuissardes Laure Adler.

    Rétablissons cette vérité que Simone Weil a hésité à se convertir au catholicisme uniquement parce que l'Eglise catholique lui est apparue comme une sorte de synagogue de Satan peuplée de Pharisiens.

    Le crétin agricole Gustave Thibon n'a pas hésité non plus avant Laure Adler à donner à un recueil de textes de Simone Weil un titre qui pue le jansénisme à dix kilomètres à la ronde : "La Pesanteur et la Grâce", alors que Simone Weil n'a rien de l'épouse bien rangée d'un pasteur anglican ou luthérien. Non, elle se rapprocherait même par son mépris pour la bourgeoisie gaulliste et son intérêt pour les prostituées, son tempérament sincère, un amour à mes yeux un peu excessif de la France, sans compter son antisémitisme, de Drieu La Rochelle.

     

  • MON JOURNAL DE GUERRE

    On sent bien que pour DRIEU LA ROCHELLE les putains valent mieux que les bourgeoises, toutes religions confondues.

    Il apparaît que, depuis le temps, les bourgeoises ont corrompu les putains qui préfèrent désormais l'argent au sexe.

    Ne reste plus que les fillettes de moins de six ans, ce qui est un peu maigre.

  • FRENCH ATTACKS

    FRENCH WRITER DRIEU LA ROCHELLE (1893-1945) HAD A BETTER OPINION OF WHORES THAN GENTLEWOMEN OF EVERY RELIGION.

    SINCE, WHORES HAVE OBVIOUSLY BEEN CORRUPTED BY GENTLEWOMEN: THEY DO PREFER MONEY TO SEX NOW. GIRLS UNDER FOUR, THAT'S ALL THAT REMAINS!

  • MON JOURNAL DE GUERRE

    Commence ce jour mon Journal de guerre (2008-2009). Je le place sous le patronage de Pierre DRIEU LA ROCHELLE qui sut si bien concentrer sur son nom l'incompréhension et la haine des imbéciles.

    D'où vient mon entêtement, voilà plus de vingt ans que ça dure maintenant, à être dissident ? La meilleure réponse que j'ai trouvée : c'est d'abord d'un réflexe de survie.

  • FRENCH ATTACKS

    I AM KEEPING FROM TODAY MY 'WAR DIARY' (2008-2009) UNDER THE PATRONAGE OF THE FRENCH WRITER PIERRE DRIEU LA ROCHELLE (1893-1945) WHO CONCENTRATED SO WELL ON HIS NAME THE HATE AND THE OBTUSENESS OF FOOLS.

    WHY DO AM I SO DECIDED TO BE AGAINST THE TIME? FROM MY 12'S WITH NO STOP? THE BEST ANSWER I CAN GIVE IS: IT IS A SURVIVORSHIP REFLEX FIRST OF ALL.

     

     

  • CRS = SS

    Certes, comme l’explique Simone Weil dans Les Causes de l’oppression, la foi dans la religion laïque peut être sincère. La Nature toute-puissante imposait aux sociétés primitives une crainte superstitieuse ; l’Etat laïc totalitaire tout-puissant et ses institutions bureaucratiques tiennent eux aussi les individus en “respect”, leur inspirent la même sorte de crainte, le sentiment d’être le jouet de forces supérieures.
    Celui qui fait du soldat nazi, prêt à obéir aveuglément à son führer le seul exemple de fanatisme laïc, c’est celui-là qui est le vrai “révisionniste”.

    La France contemporaine fournit encore quantité d’autres exemples de ce panurgisme à grande échelle, de plans Marshall de la bêtise. On pense bien sûr au gaullisme ; mais le moins qu’on puisse dire c’est que les successeurs de De Gaulle n’ont pas enrayé la machine à broyer les consciences et que les héritiers de Mai 68 se planquent derrière un idéal qu’ils ont trahi. Ici Sarkozy vaut mieux que Glucksman, Cohn-Bendit ou Alain Geismar : il est moins hypocrite.

    *

    Les Yankis n’ont pas, hélas, le monopole de l’ignorance. Mais le régime yanki a perfectionné la propagande de Goebbels. Le sécularisme laïc et capitaliste que l’Allemagne nazie a échoué à imposer à l’Europe, les Etats-Unis ont réussi à l’imposer au monde entier.
    C’est le mérite particulier de Drieu La Rochelle d’avoir distingué très tôt, dès qu’il fut en contact avec la réalité nazie, la continuité entre le régime nazi et le régime yanki, lui qui était devenu nazi par anti-américanisme. En un sens Drieu s’est moins trompé que Malraux ou Bernanos ; c’est ce qui lui vaut la haine recuite des propagandistes.

    Un intellectuel comme Claude Allègre fait le chemin inverse aujourd’hui de celui de Drieu ou Bernanos, vite décillé sur le compte de De Gaulle et des gaullistes. A contrecourant de l’histoire. Allègre est pourtant bien placé pour constater les dégâts du capitalisme sur la science, qu’il combat d’ailleurs vigoureusement, par un étrange dédoublement de personnalité… pas si étrange que ça, en fait ; pour tout dire, cette contradiction est même très répandue.
    On la retrouve au cœur même du nazisme. Ce qui distingue le régime nazi du régime yanki, en effet, c’est que le premier, avant de s’abîmer dans une guerre totale capitaliste a accompli le socialisme réel, dans le cadre d’une nation, ce qu’aucun Etat n’est parvenu à faire dans l’ère capitaliste avant lui ni après. Le rapport que les libéraux entretiennent aujourd’hui avec le nazisme est bien un rapport de répulsion ET de fascination.
    La caricature de l’Allemagne nazie est plus que jamais nécessaire. Il convient pour la propagande laïque de ne pas entrer dans les détails de l’Histoire. Ainsi, en éludant “le point de détail”, Le Pen n’a fait qu’éviter le piège qu’on lui tendait pour mieux tomber dedans.
    La leçon de l’histoire du nazisme tirée par Drieu, c’est que la voie du capitalisme à visage humain, du capitalisme “réformé”, du capitalisme “socialiste” est une impasse. C’est une leçon qui vaut aussi bien pour Allègre que pour Le Pen, Sarkozy ou Ségolène Royal aujourd’hui, idolâtres à des degrés divers de l’Etat laïc républicain.

    *

    Bien sûr un des aspects les plus odieux de cette propagande laïque, c’est sa façon de faire de Tariq Ramadan, du régime iranien ou de l’islam en général des boucs émissaires, de les dépeindre en héritiers d’Adolf Hitler. On remarque que ce sont les mêmes qui sont à la pointe de la propagande anti-islamiste en France, Le Monde, Le Figaro, dont l’influence s’étend au-delà de leurs seuls abonnés, qui ne se gênent pas pour vendre des armes à l’Arabie saoudite.

  • Finissons-en !

    Pour en finir avec Dieu, c'est le titre du dernier ouvrage de référence signé Richard Dawkins. Vu que ce pavé s'est déjà vendu à des millions d'exemplaires dans le monde, Flammarion s'est dit que ça ne pouvait être qu'une bonne chose de publier les derniers travaux de Dawkins en français, en évitant un titre trop raccoleur, comme il se doit dès qu'on quitte le terrain du journalisme pour entrer sur le territoire de la Science.

    Les éditeurs français ne reculent devant rien pour faire bénéficier au grand public des derniers progrès de la Recherche scientifique où qu'ils se logent, la recherche en général, sur les origines de l'humanité en particulier, où c'est qu'il y a plein d'animaux, c'est plus rigolo. On est en démocratie oui ou crotte de bique ? On est dans un Etat laïc et républicain qui essaie de préserver les enfants de la superstition et du voile islamique, bordel, ou pas ?

     Dawkins est une sorte de Michel Onfray grand-breton. Si je les compare sur le plan scientifique, à vue de nez je donne un léger avantage au Britannique. "A vue de nez" parce que c'est encore la meilleure technique pour jauger les truffes.

    Avantage léger, vu que Dawkins gratifie ses lecteurs tout au long de son bouquin d'arguments de ce niveau : "Newton se disait effectivement croyant. Comme pratiquement tout le monde jusqu'au XIXe siècle (ce qui en dit long à mon avis)." Avec des arguments comme ça, entre parenthèses, la science est VRAIMENT à la portée de tous (à mon avis).

    Assassiner Dieu dans un bouquin tous les dix ans, ça semble le meilleur moyen que la bourgeoisie ait trouvé pour se rassurer sur sa toute-puissance.

    *

     Blague à part, deux remarques sérieuses à propos de Dawkins. D'abord la parenté entre les théologiens qui démontrent par A+B l'existence de Dieu et les athéologiens qui cherchent à établir par A-B qu'il n'existe pas, saute aux yeux. Comme dit Simone Weil, le pari de Pascal relève de l'autosuggestion et pas de la science expérimentale. Pascal = Nitche ; Dawkins = Thomas d'Aquin ; Onfray = mon curé démocrate-chrétien.

    En même temps ce qu'il faut bien voir c'est que malgré sa légèreté dans le domaine des sciences humaines, Richard Dawkins est quand même moins crétin que son homologue évolutionniste yanki Stephen Gould, archétype du kantien inepte, de l'épistémologue forcené, que Dawkins ne peut s'empêcher d'égratigner au passage, respectant ainsi une vieille tradition anglaise de mépris de la science et de l'art étatsuniens, dissimulée derrière des gentlemen agreements commerciaux.

    Car Dawkins postule que si Dieu n'a pas de réalité, si c'est juste une invention humaine, alors la recherche scientifique ne peut pas ne pas en tenir compte. Bravo ! A l'inverse, le scientifique qui croit dans l'objectivité de Dieu, comme Poincaré, ne peut se satisfaire de la théorie du hasard ou de celle du chaos, de la physique quantique mathématique "empruntée" aux nazis par les Yankis. Dawkins n'est pas un scientifique qui fait abstraction, volontairement, comme Gould, de la nature (à l'exception notable du panda).

    C'est-à-dire qu'on doit au moins savoir gré à Dawkins de n'être pas un faux-cul de première comme Gould. Un faux-cul viscéral.

    *

    Et puis j'ai quand même appris un truc dans le bouquin de Dawkins, qui s'est cogné de lire Mein Kampf dans le cadre de ses travaux, ce qui est au-dessus de mes forces.

    Comme Drieu la Rochelle, Hitler relève la convergence entre Karl Marx et saint Paul. Je me dis que si Hitler a été capable de voir cette convergence, il y a une chance pour que Benoît XVI finisse lui aussi par s'en rendre compte et arrête de nous bercer avec saint Augustin, produit de la décadence de l'empire romain.

     

     

  • Le Mâle absolu

    Je n'avais pas fait gaffe que le criticule en question qui diffame Drieu La Rochelle, c'était Pierre Assouline. Connu surtout pour rédiger un blogue littéraire, n°1 au classement Wikio.

    La méthode de BHL, c'est de traîner la dépouille de ses ennemis dans la poussière, Drieu, Brasillach, Maurras, voire d'un gaulliste inoffensif comme Pierre Boutang. A ce sport dangereux, Assouline préfère la méthode ancestrale dite du "baiser de Judas", qui consiste à embrasser pour mieux dénoncer.

    Entre deux platitudes sur l'oeuvre de Drieu qui peuvent presque passer pour des amabilités, Assouline énonce que l'écrivain normand était un "homosexuel refoulé". Si les hommes qui ont des liaisons successives avec des femmes sont des "homosexuels refoulés", j'imagine que l'inverse est vrai : un homme attiré par les hommes n'est au fond qu'un "hétérosexuel refoulé".

    Je me demande d'où vient cette méthode qui consiste, pour mieux enfoncer son adversaire, à laisser entendre qu'il était homosexuel ? Littell fait ça avec son nazi également, et, bien qu'il n'ait eu aucune liaison, des historiens "affirmationnistes" ont prétendu que Brasillach en était. Est-ce que ça vient du Talmud ?

     

     

  • La vierge et la putain

    Je lis dans un magazine littéraire à se torcher l’affirmation comme quoi Drieu La Rochelle ne fréquentait que des prostituées. Il ne fantasmait, selon le criticule de service, que sur les vierges ou les putains.
    Il ne suffit pas à la critique contemporaine de porter aux nues des niaiseries préfabriquées, il faut encore qu’elle enfonce les écrivains déjà traînés dans la boue par la rumeur médiatique, pour faire voir ses muscles.

    En publiant les carnets intimes de Drieu, ses frasques, le but est double : faire du pognon et contribuer à la morale laïque qui met Drieu à l’index. Je regrette les dictatures où on brûle OSTENSIBLEMENT les livres.

    Rectifions les propos du baveux, faute de pouvoir le rectifier lui-même. Drieu désirait vivement être père ; mais il n’a pas pu. Avec les meilleures excuses du monde, que je suis bien placé pour comprendre.
    Que Drieu lui-même fût un bourgeois, il l’a reconnu, pour mieux rejeter ses vieux oripeaux et apostasier la bourgeoisie et ses valeurs, plus nettement que Flaubert ou Sartre. Drieu explique même dans son Journal que c’est son éducation bourgeoise qui l’a poussé à se faire des illusions sur l’Allemagne nazie, avant de se rapprocher du communisme à la veille de mourir. L’inverse de BHL, en somme, qui ne vomit les nazis que pour mieux lécher le cul des nantis Yankis, nazis mous qui misent sur leurs seules forces spéculatives.

    *

    “Vierge ou putain”, parlons-en, puisque c’est le paradigme de la libido bourgeoise. À tel point que la mode consiste désormais pour une gonzesse d’un milieu bourgeois - ou qui s’en inspire -, à se saper comme une pute tout en arborant des airs de pucelle inabordable et en pratiquant une sexualité de gastéropode.
    Vingt-neuf ans, c’est l’âge moyen pour une femme de son premier moutard ! Ce chiffre en dit long à lui seul sur le puritanisme bourgeois…
    On a beau justifier ce retard par le désir de la femme de se cultiver, de “mener sa vie”, d’achever ses études, personne n’est vraiment dupe en dehors des lectrices de magazines féminins ; un petit tour dans un quartier à femmes de la capitale permet de constater qu’on est assez loin de la joie de vivre exubérante et de l’épanouissement sexuel des films publicitaires. Tout au plus relève-t-on une certaine excitation hormonale en période de soldes.
    La propagande de l’épanouissement sexuel est un vaste foutage de gueule conçu par des agences de pub.
    La bobo-type, “Rive-gauche”, androgyne, récurée jusqu’aux amygdales, est tout ce qu’il y a de plus antisexuelle, un vrai “tue-l’amour”, à moins d’aimer le faire avec une savonnette ou un tube de dentifrice - ou de chercher à marier une gosse de riche pour s’affranchir de l’angoisse du lendemain, comme Drieu fit.
    La consommation de produits dopants et de substances “désinhibantes” en tous genres n’a d’ailleurs jamais été aussi forte.

    Dans ce contexte, la mère de famille nombreuse fait office de repoussoir. On souligne combien de fois elle a dû se priver du plaisir de faire l’amour sans capote ou sans stérilet pour en arriver là ! Son statut n’est guère plus enviable que celui d’une prostituée. Comme celle-ci on la soupçonne d’être trop fourrée avec le sexe masculin, sous sa coupe. Dans Plus belle la vie !, pas de mère de famille nombreuse : c’est incompatible avec un certain niveau existentiel. Lorsqu’on réserve un rôle à la mère de famille, c’est un rôle de comique.
    Dans le même temps qu’il proclame sa supériorité sur tous les autres régimes, le régime bourgeois se suicide doucettement.

    *

    Encore une fois, Drieu n’était pas si pervers que ça. Il fréquentait des putes professionnelles, tout ce qu’il y a de plus normales, avec des seins “gonflés comme des grains de raisin”, et parfois des mères de famille délaissées, faute d’aristocrates. On l’imagine mal exhibant sa bourgeoise dans un cabaret pour se faire reluire, comme c’est la tendance chez certains grands bourgeois maintenant.